Apostat Kabyle AK

Conte à dormir debout ... un de plus!

 

 

Etre sous l'emprise d'un gourou, c'est prendre pour argent comptant tout ce qu'on vous assène. C'est être aveugle, être sous un envoutement qui éteint toute capacité de raisonnement. C'est maudire chaque matin Darwin et le darwinisme. C'est avoir l'esprit fermé envers toute tentative d'analyse méthodique et rationnelle. C'est mettre un éteignoir sur son libre-arbitre et se refuser le droit à toute critique, toute remise en cause, même des légendes les plus extravagantes et les plus incroyables. Cela peut mener jusqu'à croire les faits les plus invraisemblables, les plus inouïs, comme l'histoire que je relate ci-après. Cette histoire, digne des frères Grimm ou de Perrault, n'a pourtant rien de métaphorique pour les musulmans, les Soumis. Chacun d'entre eux y croit dur comme fer et jamais il ne portera le moindre soupçon sur sa véracité.



Suleyman ben Daoud (« Salomon fils de David ») reçut du Très Haut les plus grandes des bénédictions.

Il reçut la compréhension du langage des animaux, particulièrement des oiseaux (sourate 27 verset16: « Et Salomon hérita de David et dit: Ô hommes! On nous a appris le langage des oiseaux; et on nous a donné part de toutes choses. C'est là vraiment une grâce évidente »). Il aimait par dessus tout son oiseau-fétiche, la huppe Houd-Houd, son messager capable de détecter les nappes d’eau souterraines situées à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Allah donna à Salomon le contrôle du Vent: (sourate 38 verset 20: « Nous lui assujettîmes alors le vent qui, par son ordre, soufflait partout où il voulait»). Ainsi, Salomon se déplaçait dans les airs, assis sur son trône. En d'autre circonstances, il plaçait son armée sur une natte volante gigantesque que le Vent transportait, traversant en un éclair des déserts interminables parmi les plus arides (Nous avons assujetti le Vent, dont le parcours du matin équivaut à un mois et le parcours du soir, un mois également ») et allait ainsi partout, combattre les ennemis de l’islam. Les djinns lui étaient soumis, ils lui bâtirent des palais somptueux et lui rapportèrent les plus belles perles de la mer. Dieu mit à sa disposition une mine de cuivre inépuisable grâce à laquelle son armée devint invincible (sourate 34 verset 12: « Et pour lui Nous avons fait couler la source de cuivre»). Et enfin, son armée inspirait la terreur: elle était composée d’hommes, de djinns et d’animaux parmi les plus forts, les mieux entraînés et les mieux équipés.



Un jour, Salomon passa près d'un oiseau mâle faisant la cour à sa femelle et eut pour ses compagnons ces mots historiques inoubliables: « l'oiseau la demande en mariage et, si elle accepte, lui promet d'habiter la maison de son choix à Damas; mais les maisons de Damas sont toutes de pierre et, comme tous les prétendants, cet oiseau ment ».



Le Prophète et son armée étaient à la recherche d’un fabuleux trésor dans un désert dénommé Vallée des Fourmis (épisode qui donna au Coran toute une sourate, la 27, intitulée de manière fort logique « la fourmi »: « Et furent rassemblées pour Salomon, ses armées de djinns, d’hommes et d’oiseaux et furent placées en rangs. Quand cette armée arriva à la Vallée des Fourmis, une fourmi dit : - Ô fourmis, cachez-vous, de peur que Salomon et son armée ne vous écrasent. Le Prophète entendit ces paroles et répondit: - Crois-tu qu’un Prophète de Dieu puisse faire du mal à une de ses créatures? Puis, Salomon sourit et demanda à son armée de faire attention à n'écraser aucune fourmi. Ensuite, il remercia Allah de lui avoir accordé la sagesse de comprendre et ainsi d'épargner des vies»). Il semble donc qu'il n'utilise pas toujours la force du vent pour tous ses déplacements. Peut-être pour permettre à son armée de faire un peu d'exercice?



Une autre fois, Salomon remarqua l’absence de son oiseau-messager: (toujours la sourate 27: « Puis il passa en revue les oiseaux et dit : - Pourquoi ne vois-je pas Houd-Houd ? Je le châtierai sévèrement ou je l’égorgerai, à moins qu’il n’ait une raison valable ») Houd-Houd ne tarda toutefois pas à revenir : (« Je reviens d’un pays dont tu ne connais rien. Je reviens de Saba et ce pays est dirigé par une femme. Elle a un trône magnifique. Mais elle et son peuple se prosternent devant le soleil et ont abandonné le culte d’Allah »). Houd-Houd, en quelques coups d'ailes, était ainsi parti au royaume de Saba (au Yémen ou en Ethiopie, personne ne peut en être certain!), pour espionner la reine Bilkis. Bilkis accepte l'invitation de Salomon et, en vue des préparatifs, il s’adressa à son peuple (encore sourate 27:"Qui d’entre-vous pourra m’amener le trône de la Reine de Saba avant qu’elle n’arrive ? Un Djinn lui répondit: - Je vous l’apporterai avant que vous n’ayez cligné de l'oeil, cela est de la grâce de mon Seigneur »). Pour recevoir Bilkis avec tous les honneurs dus à son rang, Salomon fit construire un palais de cristal. Sous le plancher, il fit mettre un bassin, afin de créer une illusion d'optique qui donne l'impression de marcher sur l'eau. Bilkis arriva (encore sourate 27: «Puis, quand elle le vit [le plancher], elle le prit pour de l'eau profonde et elle se découvrit les jambes. Alors, Salomon lui dit: - Ceci est un palais de cristal. Elle répondit: -Seigneur, je me suis fait du tort à moi- même. Je me soumets avec toi à Allah, seigneur de l'univers »). Il n'en faut pas plus que cela pour convertir une reine: juste un plancher en verre, le tour est joué!

En réalité, les musulmans, dans leur aisance habituelle à verser dans l'affabulation et le subterfuge, qualifiaient Bilkis de « maîtresse des djinns » et, nous dit-on, Salomon inventa ce stratagème pour vérifier si ses pieds étaient fourchus, comme le sont les pieds des djinns et des sorciers. Une autre version, non coranique mais bien ancrée dans les esprits.



La suite, tout le monde la connait. Le récit coranique se poursuit dans le même style, tout aussi abracadabrant. Vint l’épisode de la mort de Salomon: un jour, Salomon grimpa à la terrasse de son palais pour passer en revue son armée. C’est ce moment que l’Ange de la mort choisit pour emporter son âme. Le Prophète resta debout appuyé sur sa canne et c’est seulement après qu’un termite eu fini de ronger son bâton qu’il tomba et que les hommes, djinns et oiseaux de son armée s’aperçurent qu’il était mort.



04/01/2011
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